Urgences-USIC-Rythmologie (Séance 1)
Session du samedi 27 novembre 2021 de 8h30 à 09h30
Modérateurs : Dang Duc et Brahim Harbaoui
Les vidéos et présentations proposées sont exclusivement réservées aux participants de cet événement… En cas de difficulté vous pouvez adresser votre demande à rythmo2021@ioc-med.fr
Comment gérer une tachycardie monomorphe à complexe QRS large ?
«Les tachycardies régulières à complexes larges (>100/min, QRS>120msec) correspondent soit à des tachycardies ventriculaires (TV), soit à des tachycardies supra-ventriculaires (TSV) avec bloc de branche (fonctionnel ou préexistant) ou utilisant une voie accessoire.
De nombreux critères diagnostiques (Sandler, Wellens, Kindwall, onde Q en inférieur…), algorithmes (Brugada, Vereckei, algorithme Bayesien, Griffith, RWPT, LLA…), scores (VT score, WCT formula, IA…) ont été établis, tous très performant dans leur publications princeps, mais avec des résultats plus mitigés lors de leur validation dans les séries ultérieures.
L’utilisation au quotidien est difficile car ils sont complexes, parfois non applicables, difficiles à mémoriser, et pris en défaut en cas de traitements anti-arythmiques, de tachycardies antidromiques ou de cardiopathie congénitale par exemple.
Certains critères sont plus faciles à conceptualiser, à mémoriser (dissociation A-V, R en aVr, pas de RS en précordial ou RS>100msec, LLA…) et peuvent aider à la prise en charge rapide en urgence mais il faut garder à l’esprit que toute tachycardie régulière doit être considérée comme une TV jusqu’à preuve du contraire ce qui a le mérite d’être statistiquement juste dans 80% des cas (95% en cas de cardiopathie) et d’appliquer des thérapeutiques non dangereuses.»
Antoine Dompnier, Centre Hospitalier Annecy-Genevois, 1 avenue de l’hôpital 74374 Epagny Metz-Tessy
TÉLÉCHARGER LA PRÉSENTATION* « Comment gérer une tachycardie monomorphe à complexe QRS large ? »
Reconnaître et prise en charge des accidents proarythmiques des médicaments antiarythmiques et non cardiaques
«Les complications rythmologiques des traitements pharmacologiques sont parfois graves et demeurent une préoccupation quotidienne pour le cardiologue. Cette conférence propose une revue non-exhaustive des manifestations électrocardiographiques des traitements cardiotropes et non cardiotropes. Les mécanismes électrophysiologiques sous-tendant ces manifestations électrocardiographiques seront abordés et des points stratégiques seront proposés afin d’en limiter la survenue. »»
Samuel Chauveau, Centre Hospitalier Saint Joseph-Saint Luc, 20 Quai Claude Bernard, Lyon.
Dernières modalités de la prise en charge de l’arrêt cardiaque Extra/Intra établissement
«L’arrêt cardiaque (ACR) est un grand problème de santé publique. A cet égard, malgré de nombreuses avancées technologiques et médicales, les ACR extrahospitaliers présentent toujours des taux de survie sous optimaux et chez les survivants, de très mauvais résultats neurologiques et fonctionnels ultérieurs. De nombreux registres, études rétrospectives et prospectives randomisés ont examiné la mise en œuvre de nouveaux concepts de réanimation en pré-hospitalier et en intra-hospitalier afin de d’améliorer la survie de ces patients. La réanimation cardiopulmonaire conventionnelle s’est vu assistée ces derniers temps par : – des dispositifs mécaniques automatisés de massages cardiaques, – une aide écho-cardiographique au diagnostic de la cause, et finalement – une approche combinant une réanimation classique à un soutien hémodynamique extracorporelle (ECLS) de type ECMO (ECPR) en cas d’ACR réfractaire à la réanimation de base. Par ailleurs, la réanimation post-ACR est devenue un volet important de la prise en charge, principalement, afin éviter tout dommage anoxique cérébral et autres défaillances d’organes précoces (Syndrome post ACR). Concernant l’objectif de neuroprotection, le débat contradictoire sur le contrôle ciblé de la température est à ce jour le seul traitement bien étudié. Néanmoins, malgré les progrès récents, le taux de mortalité de ce syndrome post-ACR reste très élevé et s’échelonne entre 65 et 85 %.»
Karim Bendjelid, Unité Cardio-Vasculaire, Service des Soins Intensifs, Hopitaux Universitaires de Genève, CH-1211 Geneva 14
Quel bilan étiologique réaliser post-arrêt cardiaque récupéré sur cœur apparemment sain ?
«La mort subite cardiaque (MSC) concerne environ 30 000 personnes en France chaque année.
La majorité des MSC sont secondaires à une coronaropathie (80% des cas), suivie ensuite par les myocardiopathies et autres cardiopathies.
Les MSC cardiaques sur cœur sain (absence de coronaropathie et de myocardiopathie sous-jacentes) correspondent à 5 à 10 % des MSC, et sont principalement représentées par les canalopathies héréditaires (syndrome de Brugada, syndrome du QT long, et TV catécholerqigues).
Le diagnostic étiologique précis de toute MSC est donc primordial, puisqu’il déterminera la prise en charge spécifique du patient, mais aussi potentiellement celle de ses apparentés.
Chez le cas index, il conditionnera l’indication d’implantation d’un défibrillateur automatique implantable en prévention secondaire, l’indication et le choix d’un traitement anti arythmique spécifique, et l’adaptation de son mode de vie (acticité professionnelle, activité sportive et évictions de situations favorisantes particulières).
Dans le cas d’une canalopathie héréditaire, les apparentés devront bénéficier d’un dépistage familial (morphologique et génétique), pour identifier les sujets atteints afin de mettre en place des mesures protectrices spécifiques chez ces derniers.
Le diagnostic de fibrillation ventriculaire idiopathique doit rester un diagnostic d’exclusion, uniquement retenu après un bilan étiologique exhaustif suite à une MSC.»
Mathieu Montoy, Service de Rythmologie, Hôpital de la Croix Rousse, 103 Gd Rue de la Croix-Rousse, 69004 LYON
Quelles sont les indications du gilet défibrillateur-LifeVest® à la sortie de l’USIC ?
Cas-cliniques issus de la vraie vie
Duc Dang, CH d’Aix en Provence