Vie quotidienne au cabinet (séance 5)
Session du samedi 19 novembre 2022 de 17h00 à 09h30
Modérateurs : Samir Fareh et Pierre Taboulet
Les vidéos et présentations proposées sont exclusivement réservées aux participants de cet événement… En cas de difficulté vous pouvez adresser votre demande à rythmo2022@ioc-med.fr
L’avènement des objets connectés : Faut-il jeter tous vos anciens boitiers Holter-ECG ?
« L’avènement des objets connectés permet de nouvelles possibilités pour le diagnostic des arythmies cardiaques. Il faut bien distinguer les objets fournissant une courbe de pouls par plethysmographie, qui permettent de dépister les arythmies mais jamais de porter un diagnostic, des enregistreurs d’événements fournissant un ECG une voire plusieurs dérivations qui permettent de diagnostiquer et de prendre en charge une arythmie. L’acquisition de l’ECG est alors déclenchée à la demande par le patient et permet de visualiser une arythmie en cours. Ces objets ont une excellente tolérance et constituent une aide précieuse pour le diagnostic des arythmies survenant rarement, typiquement mois d’une fois par mois. Le holter ECG classique reste un outil très utile pour le diagnostic des arythmies fréquentes, asymptomatiques ou survenant durant le sommeil. Contrairement aux enregistreurs d’événements, il fournit des informations très utiles sur le début et la fin des arythmies, et en général de meilleure qualité (nombre de derivations, qualité du tracé). Les nouveaux objets connectés simplifient donc le diagnostic des arythmies notamment chez les patients ayant des crises rares, sans pour autant remplacer nos vieux holters ECG qui restent très utiles. »
Adrien Carabelli, CHU Grenoble
ECG « casse-tête » de la consultation du jour : BBD atypique ou Syndrome de Brugada ?
« Cette session est consacrée aux différents aspects de l’ECG que l’on peut enregistrer chez des patients atteints du syndrome de Brugada. »
Fabrice Extramania, Paris
Présentation non disponible
ECG « casse-tête » de la consultation du jour : PR court ? pseudo ou vrai préexcitation ventriculaire ?
« Les préexcitations ventriculaires sont liées à la présence de faisceaux accessoires qui anticipent la dépolarisation ventriculaire dévolue à la voie nodo hisienne. Le degré de préexcitation est plus ou moins important. Quand il est net, il modifie l’ECG qui inscrit un PR court et un QRS élargi, déformé par une partie initiale lente (onde delta). Cet aspect est celui que l’on rencontre dans le syndrome de Wolff Parkinson White (WPW) terme que l’on réserve théoriquement aux cas où les anomalies de l’ECG accompagnent des crises de tachycardie. En leur absence, on devrait parler d’aspect de WPW mais cette nuance est rarement retenue. Dans ce contexte, il est observé de nombreux aspects évoquant un WPW avec ou sans PR court pour lesquels d’autres diagnostics sont possibles. Les différentes formes de PR court avec ou sans pré-excitation ventriculaire sont présentées au travers d’exemples ainsi que leurs rôles dans la genèse des tachycardies. »
Antoine Da Costa, CHU Saint Étienne
L’enquête Génétique en rythmologie : Comment et pour quels résultats pratiques ?
« Les progrès récents de la génétique moléculaire amènent à considérer l’origine génétique d’un nombre croissant de maladies cardiovasculaires et à discuter la réalisation d’un test génétique pour optimiser la prise en charge du patient et de sa famille. Les maladies concernées sont des maladies mendéliennes ou monogéniques, pour lesquelles la présence d’une mutation est une condition nécessaire et suffisante pour favoriser la pathologie. Dans le domaine cardiovasculaire, les troubles du rythme héréditaires sont particulièrement concernés et regroupent essentiellement les syndromes du QT long et de Brugada, et la tachycardie ventriculaire catécholergique . Le diagnostic clinique une fois posé doit conduire à intégrer l’origine génétique probable ou possible dans la démarche médicale globale avec trois objectifs complémentaires : informer le patient et sa famille ; organiser le bilan cardiologique familial ; discuter la réalisation d’un test génétique. L’organisation d’un bilan cardiologique non invasif chez les apparentés d’un patient atteint d’une maladie cardiaque héréditaire constitue un objectif prioritaire pour permettre un diagnostic précoce et ainsi améliorer la prise en charge. L’enquête cardiologique doit être menée chez les apparentés à risque significatif, en pratique chez tous les apparentés au premier degré quand la transmission est autosomique dominante. L’identification d’une mutation au sein de la famille permet de la rechercher chez les apparentés du premier degré (enquête dite « en cascade »). Elle permet de confirmer un diagnostic, et parfois d’évaluer le pronostic et d’affiner le traitement. Le syndrome du QT long est une très bonne illustration de l’intérêt du test génétique en rythmologie. La pratique du test génétique doit s’entourer de précautions pour préserver le patient de répercussions négatives éventuelles (psychologiques, sociales, professionnelles), préserver la confidentialité et empêcher toute discrimination. Des textes de lois régissent la pratique des tests génétiques en France. Dans certaines situations comme le test prédictif chez les patients asymptomatiques, le test ne peut être prescrit que par une équipe pluridisciplinaire déclarée au ministère de la Santé. Le test génétique doit s’intégrer dans une démarche globale qui comporte la transmission d’une information sur les divers aspects génétiques de la pathologie et l’organisation d’un bilan cardiologique familial. Le test génétique constitue un examen complémentaire particulièrement utile dans les troubles du rythme héréditaires. Sa réalisation doit cependant prendre en compte les différentes dimensions médicales, socio-professionnelles, psychologiques et médico-légales du test génétique. La prise en charge fait appel le plus souvent à une équipe pluridisciplinaire expérimentée. Elle est facilitée par la labellisation de Centres de référence (www.cardiogen. aphp.fr) et de Centres de compétence par le Ministère de la Santé. »
Isabelle Denjoy, Hôpital Bichat, Paris
Votre « challenge » du suivi des patients dans les suites d’une ablation de FA
« Le cardiologue devra lors de la consultation Rechercher Les complications retardées • Hématome scarpa chirurgical • Tamponnade retardée • AVC • Fistule oesophagienne • Sténose des veines pulmonaires Dépister Les récidives symptomatiques ou non en les documentant par • ECG • Holter ECG • Enregistreurs évènementiels • Enregistreurs implantés, mémoires de Pacemaker ou défibrillateurs en face à face ou en telecardiologie Gérer une récidive en concertation avec le rythmologue • En respectant la période de blanking d’environ 3 mois. Cette phase de « séchage » doit retenir l’indication d’un nouveau geste d’ablation trop tôt. Il peut être envisagé un renforcement du traitement ralentisseur, antiarythmique et une cardioversion électrique si nécessaire • Envisager une nouvelle ablation en cas de récidive de FA ou de tachycardies cicatricielle Envisager l’arrêt du traitement antiarythmique en l’absence de récidive s’il a été poursuivi en post ablation. Le sevrage est généralement fait après la période de blanking Discuter la poursuite des anticoagulants. Les recommandations préconisent dans une logique de précaution de ne pas tenir compte du résultat mais seulement du score CHADSVASC »
Jérôme Taeib, CH Aix en Provence